visite guidée du Saint-Augustin.
Dans les secrets du Saint-Augustin, titre le Républicain Lorrain. J'ai voulu en savoir plus. Pas un mot sur le dernier secret de l'abbé Didelon. D'ailleurs, je suis venu disant vouloir visiter la chambre de ce dernier. On m'a dit, c'est pas de l'humour, mais de la provocation. Je suis bien d'accord.
Remercions Bétharram d'avoir libéré la parole. Un ancien camarade m'a avoué n'avoir jamais rien dit de ce qu'il a subi jusqu'aux premières révélations à la radio cette année. Un silence de plus de 40 ans qui pèse entre ces murs. Visites inédites... marqué dans le journal.
Alors on raconte le lever et la prière tous rassemblés sur le perron du dortoir avant de descendre prendre le petit déjeuner. Le silence du réfectoire. La composition des affaires pour le trimestre. La douche mensuelle. Le jardin et les fraises des soeurs. Je vais ajouter la tisane de la soeur infirmière. La cloche du rassemblement. Oui, des souvenirs.
Une salle informatique que je n'ai pas connu. J'y étais avant, lorsque c'était la salle de projection. Nous n'avons pas vu de salles de classe, la salle de physique-chimie, la salle d'histoire, la salle de sport. Juste les salles d'étude par les fenêtres intérieures.
La chapelle bien sûr, divisée en deux à présent, mais pas la crypte que j'aimais beaucoup à l'époque.
Curieusement, le samedi, jour d'avant ma visite, le journal publiait un article dans sa page Région : Un escapade game terrifiant où un psychopathe vous poursuit. On me rétorquera que j'ai l'esprit tordu.
Il y a bien sûr eu la visite d'une chambre, la chambre de l'évêque à mon époque, puis celle du dernier directeur. Comme il a dû souffrir de la vente de l'établissement dit-on pendant la visite. Personne ne s'est demandé s'il a souffert des révélations...
Pas les chambres des abbés et autres civils, pas de dortoirs, pas de toilettes. Pas de greniers, de caves, du musée.
Une vue sur l'intérieur du réfectoire des petits. J'ai passé par les trois, pas celui des professeurs. J'aurais été curieux de le visiter.
Lorsque j'ai visité la prison d'Ushuaïa construite pour accueillir des condamnés pour occuper le pays tout comme celle de Cayenne, j'ai pensé à Bitche. Ici, on ne cassait pas des cailloux, mais on exploitait la forêt. Bref, la visite de la salle d'eau m'a fait penser à celle du collège, un long évier avec des robinets de chaque côté, uniquement à l'eau froide. C'est pas l'identique, mais un petit air.
Sans doute mon article le plus noir, le plus sombre, le plus cynique. Mais qu'aujourd'hui encore qu'on prenne des pincettes ne m'étonne pas tant que ça. Qu'on se taise en voulant enfouir tout ce passé ou déjà mettre en cause les témoins et la gravité des faits non plus. Je pense qu'il doit y avoir une peur ou une honte, comme une malédiction.
Que des couleurs nouvelles recouvrent les murs de ce bâtiment historique. Qu'il soit sauvé et serve l'humanité dans des fonctions différentes mais toujours au service des autres. Qu'une belle histoire débute.
Vraiment bien ton reportage! Tant de jeunes ont dû souffrir entre ces murs….
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