Les grandes voisines. Première partie.






J'imagine combien vous étiez impatients de me retrouver pour la suite de mes pérégrinations. Vous avez bien fait d'attendre. Ce sera un long article, mais vous aurez quelques jours pour le lire sans aucun doute. D'ailleurs je vais partager ce chapitre en deux pour me laisser comme à vous le temps de respirer. Ce sont les vacances et je vais me relâcher un peu aussi. 



 Voici venu le temps des mirabelles, et de notre départ vers le lieu de soins. Notre cure thermale annuelle. Nous avons pris la route jusqu'aux environs de Lyon, pour la faire en deux fois. Hôtel Le Grand Barnum, noté sur waze qui devrait m'y conduire. Je dois d'ailleurs le reprogrammer au premier arrêt pipi : il me parle en allemand à présent. Déjà que mon téléphone me souhaite la bienvenue en Allemagne chaque jour, voilà que je change de nationalité peu à peu.


Nous y arrivons enfin ... Mais je ne vois pas la trace d'un hôtel. Il me fait quoi mon GPS ? Qu'importe, je me gare et je mets piéton pour y aller à pieds. Il me conduit pas loin, mais toujours pas d'hébergement en vue.





Je reprends la voiture pour me garer sur un parking un peu plus loin. Je prends place à côté d'une voiture au pneu avant visiblement percé qui semble faire office de garde-meuble. Je pense à tous ceux qui partent en vacances pensant avoir loué une villa magnifique et qui se retrouvent dans un garage abandonné.



Je téléphone à la réception de l'hôtel qui me confirme être au bon endroit, et m'indique cet immeuble devant lequel jouent quelques enfants, des jeunes filles sont assises sur des bancs à discuter. Enfin bref, moi qui ne connaît que le presbytère de mon village comme tour d'habitation pour personnes âgées, c'est ainsi que j'imagine les entrées des blocs des cités.




Je m'approche et je vois enfin le mot hôtel. Celui-ci est au quatrième étage. Par chance, un ascenseur nous est spécialement réservé, et double-chance : il fonctionne ! Nous pénétrons donc le hall où deux sympathiques femmes, sans doute résidentes des lieux, nous indiquent le chemin vers l'élévateur. Nous le prenons direct jusqu'au pont 4 afin de pouvoir prendre possession de notre chambre en ignorant tout de ce qui nous attend. Il faut dire que nous avons eu la chambre pour une cinquantaine d'euros, alors ne soyons pas trop exigeant.









Notre hôtesse d'accueil souriante qui accepte une petite interview. Je crois qu'à la place de ma carte de photographe, je vais me faire une carte de presse....

 Oui, donc votre prénom, c'est? 

Sophie. 

Je vois que c'est un centre de réinsertion sociale, l'ensemble, ou, enfin c'est un centre pour aider les gens.


 Il y a l'hôtel où le personnel est en insertion, moi y compris. En blanchisserie aussi, euh, en chambre aussi. On est là pour des contrats de sept mois à deux ans. D'accord. Pour faire un tremplin pour un emploi, en fait. 

Très bien. Et,  qui c'est qui vous propose ça? C'est le lieu, c'est la, enfin c'est-- je sais plus comment ça s'appelle, comme structure?

Oui, ça peut être Pôle emploi, ça peut être la région, ça peut être--, on vient de, d'horizons divers. D'accord. Et, et tout ça, c'est dans un tiers lieu social et solidaire.  Au rez-de-chaussée, il y a des logements d'urgence. Donc c'est les personnes que vous voyez à l'extérieur, par exemple. Des logements d'urgence, il y a quatre cents places. Donc ça fait du monde.
 Et ici, il y a vingt-sept chambres. Voilà. Donc on est--, on connaît pas tout le monde. 

Et pour être accepté ici, comment ça se passe?

Il y a une liste d'attente nationale. Si vous avez d'autres questions, il y aura une de mes cheffes demain. D'accord. Qui saura plus vous répondre que moi. 

Vous l'aurez compris, Le Grand Barnum permet à des personnes en difficulté sociale ou professionnelle d'être formées aux métiers de l'hôtellerie.



La chambre est magnifique et confortable, bien mieux que ce que nous imaginions. Du très beau mobilier ancien avec une vaisselle qui l'est tout autant. Par contre, la salle de bains est très moderne et invite à l'utiliser.



Nous visiterons un peu plus l'hôtel demain. Vous dire que le lieu est un ancien site hospitalier. Les Grandes Voisines, tiers-lieu social et solidaire qui abrite un site d'hébergement pour personnes en grande précarité, des équipes en insertion professionnelle, des activités culturelles, sportives ...


A demain dans les couloirs de l'hôtel et tout autour.




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