Revoir son maître trente ans plus tard

 Nous voilà juste avant la canicule d'août sous les parasols pour un déjeuner avec ma fille et son professeur de grande section maternelle qui exerce à présent dans l'Herault encore une dernière année avant la retraite. J'ai gardé contact avec cet ancien collègue car nous nous sommes liés d'amitié au-delà de nos échanges pédagogiques. 

Bonjour Marie, bonjour Laurent. Pour tout dire, Laurent, tu étais l'instituteur de Marie lorsque celle-ci était en maternelle en grande section. Qu'est-ce que ça vous fait de vous retrouver ici sous le soleil?Marie, est-ce que tu te souvenais de ton professeur de grande section de maternelle? 

Mais bien sûr. Lorsque je l'avais comme professeur, l'école était à ... Je ne sais plus. Je sais qu'on était à Basse-Rentgen mais je ne sais plus où était l'école.

 Peut-être que ton instituteur de l'époque, je dis instituteur, mais il était déjà professeur des écoles à cette époque-là.

 Évrange. Tu vois, c'était Évrange.

 Oui, le temps a passé, tu ne te souviens plus de grand-chose. Est-ce que monsieur, vous vous souvenez de cette élève? 

 Elles étaient en binôme à l'époque.  Elle et sa soeur jumelle. Elle avait une jumelle. Elle avait une jumelle. Elle l'a toujours. 

Vous, c'est votre dernière année. 

En effet, c'est ma dernière année. Et lorsque j'ai pris ce poste avec Marie, c'était ma première année.

Voilà, donc vous avez atteint un grand âge. Est-ce qu'on peut demander votre métier, Marie? 

Bien sûr, je suis formatrice de français dans la formation pour adultes. 

Quel plaisir ce doit être pour ton ancien professeur de savoir que tu suis ses traces plus ou moins dans la formation de personnes.

Quelle image te reste de ta scolarité avec Laurent ?

Je ne me souviens pas du nom du lieu, mais je me rappelle de l'école. Je me souviens qu'on faisait des dessins pour les anniversaires des copains. Et après, on faisait des petits livrets comme ça, c'était tout est relié, et on gardait les petits livrets d'anniversaire.

Je crois que c'était en année, on a fait des batiks. Tu te souviens? On avait... Je ne sais pas si c'était le cas. On avait trempé des vêtements dans le plâtre, tout ça. 

 C'était une grande année pour moi, ça. On a fait beaucoup d'art plastique. Il y avait des pneus dans la cour. On jouait dans les pneus. À l'époque, il y avait encore des pneus dans les cours. 

 Écoutez, je vous remercie pour ce petit échange et levons nos verres aux vacances !